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3e régiment de spahis algériens

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3e régiment de spahis algériens
Image illustrative de l’article 3e régiment de spahis algériens

Création
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de Terre
Type Régiment de spahis
Rôle Cavalerie
Inscriptions
sur l’emblème
Constantine 1837
Biskra 1844
L'Aurès 1845
Zaatcha 1849
Extrême-orient 1884-1885
Maroc 1907-1913
Artois 1914-1915
Orient 1916-1918
Abruzzes 1944
Rome 1944
Vosges 1944
Wurtemberg 1945
Guerres Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Décorations Croix de guerre -
Croix de guerre 1939-1945, 3 palmes

Le 3e régiment de spahis algériens (3e RSA) est un régiment français de cavalerie de l'armée d'Afrique, en activité de à .

Le 3e RSA se distingue particulièrement lors de la Seconde Guerre mondiale en -, en tant que régiment de reconnaissance (3e RSAR) de la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA), commandé par le colonel Bonjour, tout d'abord lors des combats du Belvédère de la campagne d'Italie, au sein du corps expéditionnaire français du général Juin, puis lors de la campagne de France. Il est cité trois fois à l'ordre de l'armée durant le conflit.

Création et différentes dénominations

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Le 3e régiment de spahis algériens fait partie des trois régiments de spahis historiques, avec les 1er et 2e spahis, créés officiellement en et dont les escadrons préliminaires, irréguliers et réguliers, participent déjà à la conquête de l'Algérie dès 1830. Ces trois formations combattent pendant cinquante-six ans, dans toutes les campagnes, avant que d'autres régiments de spahis soient créés dont le premier est, en , le 4e régiment de spahis qui deviendra le 4e régiment de spahis tunisiens en .

Créé le sous le nom d'« Otages et d’escadron Turc », le régiment prend le nom le de Spahis réguliers de Bône. Il est ensuite versé aux spahis le puis constitue le 3e régiment de spahis (3e RS) le . En , il devient le 3e régiment de spahis algériens puis est partagé entre le 3e régiment de spahis algériens de reconnaissance (3e RSAR) et le 9e régiment de spahis algérien (9e RSA)[1]avant de reprendre la dénomination de 3e régiment de spahis en . En , le régiment est dissous et fusionne dans le 6e régiment de dragons (6e RD)[1].

Chefs de corps

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Historique des garnisons, combats et batailles du régiment

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Le 3e régiment de spahis participe à de nombreuses campagnes et expéditions coloniales.

Il participe à la conquête de l'Algérie, entre et .

En , le régiment fournit des volontaires à la formation d'un escadron mixte composé des 1er, 2e et 3e spahis pour la campagne de Crimée. Cet escadron est affecté à l'escorte du maréchal de Saint-Arnaud. L'escadron participe à la bataille de l'Alma le puis à celle d'Inkerman le . Le régiment escorte alors le général Canrobert, qui succède au maréchal Saint-Arnaud, mort du choléra après la bataille de l'Alma. Les spahis rejoignent l'Algérie à la fin .

Lors de la guerre franco-allemande de 1870, le 3e spahis fournit, avec les 1er et 2e spahis, des pelotons à la création de « l'Escadron de marche de spahis algériens » sous les ordres du capitaine de Ballaincourt, ainsi qu'un escadron à celle du « Régiment d'éclaireurs algériens », sous les ordres du lieutenant-colonel Goursaud. Ces formations combattent à Meaux, Nanteuil-le-Haudouin, Patay, Les Ormes, Cravant et Josnes. Le , le régiment d'éclaireurs charge en fourrageurs et écrase à Varennes une arrière-garde de cuirassiers prussiens.

En , les spahis couvrent la retraite de l'Armée de la Loire. Ils se distinguent en combattant à Ambley, Savigny, Vancé et Sillé-le-Guillaume. Après la signature de l'armistice le , les unités de spahis rejoignent l'Algérie dès le . En Algérie, le régiment prend une part active aux expéditions réprimant les insurrections dans la province de Constantine.

Les 1er et 3e escadrons du 3e spahis participent à la première expédition en Tunisie, en -. Un escadron assure plus particulièrement l'escorte des convois et des colonnes d'infanterie ainsi que la sécurité des pistes entre la base portuaire de La Calle et les troupes opérant en Kroumirie. Les deux escadrons rejoignent ensuite les rangs de la brigade Bonie. L'unité de cavalerie indigène qui constitue la cavalerie de la seconde expédition de ne prendra officiellement le nom de spahis qu'en et deviendra le 4e régiment de spahis tunisiens (4e RST) en . Elle sera en à la prise de Kairouan et réalisera de nombreuses opérations de police dans le sud tunisien jusqu'en .

Le 1er escadron du 3e régiment de spahis participe à la campagne d'Indochine, en intégrant le Régiment de marche du Tonkin avec le 3e escadron du 1er spahis, le 5e escadron du 2e spahis et un escadron du 1er régiment de chasseurs d'Afrique. Cette formation, placée sous les ordres du chef d'escadrons O'Connor, participe aux opérations de la conquête de - jusqu'en .

De à , seuls quelques éléments détachés des 1er et 3e spahis participent à la campagne du Dahomey pour renforcer en cadres l'escadron de spahis sénégalais : le régiment fournit quatre officiers, 26 sous-officiers, brigadiers, trompettes et spahis français et un vétérinaire. L'ensemble est intégré à la colonne Dods. La formation prend part à de violents combats à Dogba, au gué de Tchué, aux sources de Koto, à la prise de la ville de Kano, jusqu'à la prise de d'Abomey, capitale du roi Béhanzin qui met fin aux combats.

Entre et , un demi peloton du 3e spahis renforce les spahis sahariens de Ouargla, chargés de la protection des convois de ravitaillement de la mission Foureau-Lamy. Après avoir traversé le Sahara et atteint le lac Tchad, les spahis terminent leur parcours par une charge lors de la bataille de Kousseri, le , où le commandant Lamy, chef de la mission, est tué.

Le 3e spahis est engagé dans la campagne du Maroc de à , soit en unité complète, soit partiellement par escadrons détachés et participe en , aux colonnes de la Chaouïa ; en , à la libération de Fès et à l'occupation de Meknès ; le , combat de Sidi-bou-Othman où le colonel Mangin bat les 10 000 guerriers du mahdi El-Hiba et entre à Marrakech.

Première Guerre mondiale

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Affectations

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En unité complète ou par escadrons, le régiment prend une part active aux opérations sur le front métropolitain en particulier lors de la bataille de l'Artois.

En , il quitte le front français pour le front d'Orient. De à , le régiment fait la campagne des Balkans. Il est affecté à l'Armée du Levant où, sous la dénomination de « 3e régiment de marche de spahis », il combat en Thrace et en Syrie en compagnie du « Régiment de marche de spahis marocains » (RMSM) et des 1er et 4e régiments de chasseurs d'Afrique.

Le , rupture du front vers Monastir ; le , prise de Prilef ; le , prise d'Uskub ; le , les spahis atteignent le Danube.

Entre-deux-guerres

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Lors de la campagne du Levant d' à , le 3e escadron entre dans la composition du 3e régiment mixte de cavalerie du Levant et participe en au dégagement de la ville de Marach et le à la bataille de Khan Meisseloun. En , le régiment prend la dénomination de 3e régiment de spahis algériens (3e RSA). De à , deux escadrons sont détachés à l'Armée française du Rhin. De à , il participe à une nouvelle campagne au Maroc avec la participation successive de trois escadrons au combat d'El-Mers le , aux opérations de l'Ouergha, de à et à la campagne du Rif en .

Seconde Guerre mondiale

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En , le 3e RSA fournit deux escadrons montés pour la constitution de deux groupes de reconnaissance divisionnaires (GRDI) : le GRDI 83 qui est dissous en , le GRDI 87 qui obtient une citation à l'ordre du corps d'armée pour son action entre l'Aisne et la Loire en .

En , le reste du régiment se déplace sur le front tunisien et retourne sur Oran où il entre dans la composition de la 6e division légère de cavalerie (), avant de se déplacer à nouveau à Tunis pour assurer le maintien de l'ordre ( à )[1].

De à , il séjourne sur la frontière algéro-tunisienne[1].

Engagé dans le campagne d’Italie, sous le nom de 3e régiment de spahis algériens de reconnaissance (3e RSAR) de la 3e division d'infanterie algérienne (3e DIA) au sein du corps expéditionnaire français en Italie le régiment participe aux combats des Abruzzes du au , de San-Elia du au , du Belvédère le , de San-Oliva le qui mènent à la prise de Pico, de la série de combats qui à partir du aboutissent à la prise de Rome, puis à Capodimonte le [1].

Embarqué à Tarente le , le régiment débarque à Saint-Tropez, pénètre dans Toulon () puis libère Saint-Claude et Baume-les-Dames. Il combat dans les Vosges ( au ).

Il participe à la défense de Strasbourg () et combat en basse Alsace ( au ). Il franchit le Rhin, combat dans le Palatinat et atteint Stuttgart le [1].

Le total des pertes subies par le 3e RSAR entre et est de 103 hommes tués (90 Européens et 13 Maghrébins) pour un effectif théorique d'un peu plus d'un millier d'hommes (85 % d'Européens et 15 % de Maghrébins)[2] :

Nombre de tués par campagne Européens Maghrébins Total
Campagne d'Italie (-) 54 9 63
Campagne de France (-) 27 4 31
Campagne d'Allemagne () 9 0 9
Total (-) 90 (87 %) 13 (13 %) 103

De 1945 à nos jours

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La guerre terminée, à partir du , dans le cadre des troupes d'occupation en Allemagne et du dans le cadre des Forces françaises en Allemagne, jusqu'au , date de sa dissolution, le régiment est stationné successivement[1] dans les villes de garnisons de :

Renommé 3e régiment de spahis le , il est dissous le pour devenir le 6e régiment de dragons[1].

Étendard du régiment

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Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[3] :

Étendard du 3e régiment de spahis algériens.

Sa devise est Entreprends sans crainte et tu réussiras.

Inscriptions de bataille

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À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, quatre inscriptions de batailles sont ajoutées à l'étendard du 3e spahis

Décorations

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Citations à l'ordre de l'armée

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  • - 3e régiment de spahis de reconnaissance - Italie : Bataille de Cappezzatte, San Groce, Majo, Mont Pile, Ligne "Gustave", San Elia, Casale Marino.
  • - 3e régiment de spahis de reconnaissance - Italie : Belvedere, Ligne "Hitler", San Oliva, San Giovanni Incario, Palestria, Tuscania
  • - 3e régiment de spahis de reconnaissance - Italie : Abruzzes, Rome, Sienne - France : Saint-Tropez, Toulon, Le Beausset, Ollioules, Baume-les-Dames, Vosges, Alsace, Strasbourg, Basse Alsace et Palatinat, Saint-Leon, Kronau, BauerBach, Grossvillars, KaiserWeiher, Gross-Sachcenheim
  • - 1er escadron de char - 3e RSAR
  • - 2e escadron - 3e RSAR
  • - 3e escadron - 3e RSAR
  • - 4e escadron - 3e RSAR

Chant du régiment

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Notes et références

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  1. a b c d e f g et h Claude Aïcardi et Claude Girard, « Fiche 1939-1945 du 3e spahis algériens (RSA) », sur cavaliers.blindes.free.fr, (consulté le ).
  2. Anthony Clayton (trad. de l'anglais par Paul Gaujac), Histoire de l'armée française en Afrique : 1830-1962 [« France, soldiers and Africa »], Paris, A. Michel, , 550 p. (ISBN 978-2-226-06790-6, OCLC 30502545), p. 342.
  3. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007

Bibliographie

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  • Lieutenant-colonel Seignol, Historique du 3e régiment de spahis algériens de 1892 à 1923, Paris, Berger-Levrault, 110 p., lire en ligne sur Gallica.
  • Panaches rouge, I - Italie , capitaine J.M.A. Lassale. Historique du 3e régiment de spahis algériens de reconnaissance. Édité par l'auteur en (aux FFA). 226 pages + cartes.
  • Panaches rouges, II - France-Allemagne -, lieutenant-colonel J.M.A. Lassale. Historique du 3e régiment de spahis algériens de reconnaissance. Édité par l'auteur en . 320 pages.
  • Maurice Loir, Au drapeau.

Articles connexes

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